ANALYSE DU POÈME «LARME» DE RIMBAUD

André Horak

Université de Berne

 

 

1. Larme

 

Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,

Je buvais, accroupi dans quelque bruyère

Entourée de tendres bois de noisetiers,

Par un brouillard d’après-midi tiède et vert.

 

Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,

Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.

Que tirais-je à la gourde de colocase ?

Quelque liqueur d’or, fade et qui fait suer.

 

Tel, j’eusse été mauvaise enseigne d’auberge.

Puis l’orage changea le ciel, jusqu’au soir.

Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,

Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.

 

L’eau des bois se perdait sur des sables vierges

Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares…

Or tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages,

Dire que je n’ai pas eu souci de boire !

 

                                               Mai 1872

                                               [Arthur Rimbaud][1]

 

 

 

2. Analyse du poème « Larme »

 

    Le poème intitulé «Larme» est tiré de l’œuvre d’Arthur Rimbaud. Cette analyse se concentre sur les ressources offertes par le poème, sans s’appuyer sur les intertextes auxquels la lecture de «Larme» fait penser. L’explication de texte prétend surtout éclaircir le contenu du poème, dont l’obscurité est soutenue par le style.

    «Larme» est composé de vers de 11 syllabes (hendécasyllabes) ; ce mètre inhabituel est un premier indice du caractère exceptionnel du poème, ensemble avec les rimes, qui apparaissent irrégulièrement et sans signification transparente. De même, la syntaxe et la ponctuation n’arrivent pas à dévoiler plus explicitement le message dont la forme est porteuse. La subdivision du poème en quatre strophes ne coïncide point avec la division du contenu en trois thèmes que l’on peut distinguer ; une description de la situation de départ (vers 1 à 9), un changement de cette situation, entraînant des pensées abstraites (vers 10 à 14), et, finalement, une clôture qui paraît détachée des vers précédents et dont le sens reste à deviner (vers 15 à 16).

    L’incipit nous montre d’abord que le «je» lyrique est «[l]oin», loin non seulement «des oiseaux, des troupeaux», animaux sauvages ou domestiques, mais aussi loin «des villageoises», loin de ses semblables. Le parallélisme, introduit par «des», qui s’instaure au premier vers, évoque que le «je» se trouve à une égale distance, ou plutôt à l’absence, de tout être vivant, dans une solitude totale. L’emphase mise sur le fait que le narrateur est seul est d’autant plus renforcée que le «je», comme déjà l’adjectif «loin», apparaît au début de vers ; accompagné du rejet externe de l’élément verbal. Il n’est pourtant pas compréhensible pourquoi le «je» choisit d’évoquer qu’il est loin «des villageoises», desquelles il est aussi loin que des hommes, des villageois. Une solution peut être qu’avec l’absence des femmes, des mères, souvent l’incarnation de la cordialité, des sentiments familiaux et de l’éros, le «je» se sent mentalement seul et abandonné comme il l’est physiquement.[2]

    Le narrateur est difficilement accessible. D’abord, il est «accroupi» ; il se met dans une position physique qui le minimalise, qui le rend invisible, qui le fait disparaître. D’ailleurs, il se trouve au milieu «de tendres bois de noisetiers» et plongé dans un «brouillard». Pourtant, la description des bois comme «tendres» et du brouillard comme «tiède et vert» (le vert étant la couleur de l’espoir) laissent supposer que le «je» lyrique n’est pas mécontent de sa situation, ou qu’il la trouve même agréable dans la première partie du poème. L’absence «des oiseaux, des troupeaux [et] des villageoises» semble être compensée par la nature «tendre», affectueuse.  

    Le premier quatrain ne consiste qu’en une seule phrase. Ceci et le rejet du verbe dynamise la description et augmente la cohérence thématique entre les vers. Bien qu’il se trouve physiquement toujours au même endroit, le narrateur passe au-delà de la description topographique et introduit le niveau de la réflexion dans le second quatrain.

    Le «que» du cinquième vers implique une question. Pourtant, la phrase, au lieu de se terminer par un point d’interrogation, se termine avec un point. Il s’agit ainsi d’une violation des modalités, car on trouve à la fois les modalités interrogative et assertive dans la même phrase; de nouveau, cette particularité formelle reflète le contenu non transparent. Le «je» lyrique semble poser une fausse question, interrogation rhétorique à laquelle le lecteur ne peut s’imaginer que l’eau comme seule réponse raisonnable. La suite de la phrase paraît être la réponse à une autre question qui cherche à décrire la beauté, la nature dans les alentours du locuteur. Aucune beauté n’est perceptible, que des «ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert». On peut comprendre la «voix» comme indice métonymique pour dire que les oiseaux du premier vers ne sont plus sur les arbres, car ils ne chantent plus. Avec l’absence de fleurs, la beauté n’est d’ailleurs plus visible dans le paysage décrit. La nature qui semble désagréable est pourtant auparavant décrite par le narrateur comme «tendre» et «tiède». Soit il d’agit donc d’un paradoxe descriptif, ou la beauté a disparu avec le début de la deuxième partie réflexive et visionnaire du poème.

    Le modèle ternaire du sixième vers rappelle la construction du premier vers. Les deux vers désignent une atmosphère sans beauté, sans joie, sans aucun son et dans un espace fermé, dont le «ciel couvert» est l’indice. Cette triste atmosphère est renforcée par le parallélisme en «sans» des propositions à longueur égale du sixième vers. En plus, la construction asyndétique des vers 1 et 6 permet de souligner la brutalité de l’énoncé; tout en renonçant à des adjectifs et aux conjonctions de coordination, qui ne contribueraient pas au contenu.

    La réflexion continue avec une question, à laquelle le «je» narrateur répond lui-même par la phrase «quelque liqueur d’or, fade et qui fait suer». Le fait que le «je» réponde à sa propre question entraîne l’idée qu’il s’agit dans ce poème d’un dialogue interne ou de dialogisme où le narrateur est à la fois locuteur et interlocuteur. Par la suite de questions-réponse du deuxième quatrain, le «je» lyrique nourrit sa réflexion et se réfugie dans son monde qui paraît de plus en plus imaginaire à partir du vers huit. Ce vers, réponse à la question précédente («Que tirais-je à la gourde de colocase?»), est construit sur une antithèse. Cette réponse est d’abord surprenante. Vu que les premiers vers du poème désignent une isotopie de la tristesse, on n’aurait comme réponse à la question surtout pas supposé une valeur positive de la «liqueur» et de l’ «or». La valeur de la «liqueur d’or» n’est pourtant pas entièrement positive, lorsqu’on qualifie cette liqueur antithétiquement comme «fade et qui fait suer». Une telle définition peut définir la bière, bien qu’elle embellisse la boisson en la qualifiant comme «liqueur». L’ «auberge» peut être une preuve que la boisson évoquée, la «liqueur d’or», est en effet la bière. La «liqueur» fait en même temps penser au mot «liquide» ; «liqueur» et «liquide» formeraient un jeu de mots, une paronomase. L’ «or» offre une double interprétation : il peut, en se référant à la valeur du métal, embellir, ou simplement désigner la couleur de la boisson.

    Le premier vers du troisième quatrain s’enchaîne thématiquement aux deux premières strophes. Il peut être interprété comme conclusion ou bilan de la première moitié du poème ; cette théorie se vérifie par l’anaphorique «tel».  Ce petit mot a, au niveau du contenu, la même valeur que tout ce qui le précède. Il se réfère à l’état du « je » lyrique que les huit premiers vers décrivent. Ce bilan fait au neuvième vers est négatif, «mauvais». Il n’est pourtant pas clair pourquoi le «je» se voit comme «mauvais». Deux possibilités d’interprétation s’offrent. D’abord, la boisson est décrite par le narrateur comme «fade et qui fait suer». Une telle description ne contribue sans doute pas à la bonne publicité que vise une auberge. Cependant, il n’est pas probable que l’adjectif «mauvaise» se réfère à la mauvaise description de la boisson, car on parle d’une «enseigne», d’un signe visuel qui ne permet pas de montrer des qualités de goût comme «fade». Ainsi, le mauvais est plutôt à chercher dans l’apparence ou dans les actions physiques du narrateur. Le «je» lyrique est seul. D’ailleurs, il se trouve dans un environnement peu charmant, silencieux, incolore et fermé. La solitude et le sentiment désagréable provoqués par les qualités de la nature ne contribuent pas à l’atmosphère visée dans une auberge et peuvent ainsi être la raison pourquoi le narrateur se qualifie comme «mauvaise enseigne».[3]

    La première partie thématique du poème s’étend entre les vers 1 et 9. Elle vise à décrire ; le premier quatrain offre une description de la situation physique du narrateur et de son environnent, avant que le deuxième quatrain ne passe à un niveau réflexif, terminé par le vers 9. Ce vers nous permet de conclure que la situation du narrateur est qualifiée par lui-même comme insatisfaisante, «mauvaise». La description détaillée provoquant l’effet d’une hypotypose est supportée par plusieurs traits stylistiques : le temps verbal employé dans cette première partie, l’imparfait, souligne la nature statique de la situation. Deuxièmement, le lecteur s’imagine les environs du «je» lyrique à travers les déictiques «cette» et «tel» ; la nature est peinte sous les yeux du lecteur. L’ambiguïté de la deuxième strophe, soulignée par l’antithèse du huitième vers, ne s’éclaircit point dans la suite du poème. Cependant, le narrateur offre à travers la description de ses environs, qui est à la fois négative et positive (cf. la description du vers 6 contre les adjectifs «tiède» et «vert»), une vue sur l’état de sa propre psyché triste et dépressive.

    La deuxième partie de «Larme» introduit un changement, visible et par l’emploi du passé simple, qui rompt avec le statique de l’imparfait descriptif antérieurement employé, et par le verbe même, «changer». Le changement qui commence avec l’orage, annoncé par le «ciel couvert», ouvre une nouvelle description. Le déictique «ce» permet de nouveau de se mettre le décrit devant les yeux. Il est pourtant douteux que le narrateur lui-même puisse voir à la fois la nature du vers 11, «des pays noirs, des lacs, des perches», et les signes de la société, «[d]es colonnades […], des gares», car aucun déplacement du narrateur n’est perceptible ; il se trouve toujours seul dans la forêt. Ainsi, il s’agit bien probablement d’une vision du «je» lyrique née de son imagination.

    Les vers 11 et 12 consistent en une seule phrase, qui introduit deux isotopies, une isotopie naturelle et une urbaine. Le pas de la première isotopie à l’autre reste obscur, obscur comme le sens du troisième quatrain. Une possibilité d’explication peut être que «le ciel», «des pays [et] des lacs» sont mentionnés pour évoquer métonymiquement le changement du monde entier. Ces objets de changement font penser aux quatre éléments dont le monde est composé d’après Empédocle : le feu, l’eau, l’air et la terre ; les trois derniers éléments ont leur place dans le poème (les lacs, le ciel et les pays). Le quatrième, le feu, n’est pas explicite ; pourtant, il est potentiellement présent dans les éclairs de l’orage.

    Les pays décrits paraissent encore plus désagréables que la solitude du narrateur. On passe à travers le poème du «vert» et de l’ «or», dernières traces positives, au noir et au bleu (le bleu est selon Pierre Brunel une couleur complémentaire du noir chez Rimbaud). La densité du contenu est encore une fois soutenue par l’enchaînement asyndétique des propositions, qui manquent de conjonctions de coordination et qui révèlent un parallélisme en «des».

    La première moitié du quatrain final reprend la description du changement. De nouveau, une compréhension sans équivoque n’est pas possible. Ainsi, «[l]’eau des bois» peut venir des inondations dues à la pluie de l’orage ou d’une rivière, telle que l’Oise. Il n’est d’ailleurs pas clair pourquoi les sables sont «vierges». Comme les sables sont ici personnifiés par un adjectif qui n’est normalement attribué qu’aux êtres humains, «vierges» peut signifier «sans expérience», sables qui auparavant n’ont jamais été touchés par l’eau, comme les sables d’un désert. Comme un désert n’est pas à supposer en France, où se trouve le narrateur (ce qu’on sait car l’Oise est une rivière ardennaise), que les visions du «je» lyrique, qui paraissent de plus en plus absurdes, ne peuvent expliquer les «sables vierges». L’absence de transparence est formellement soutenue par l’absence de ponctuation au treizième vers.

    La suite du poème décrit la grêle comme résultat d’une action bien réfléchie par le vent, qui est, comme antérieurement l’eau, personnifié par la métaphore verbale «jetait». Dans la deuxième moitié de «Larme», le «je» lyrique a perdu le contrôle des actions. Il n’est plus l’agent ; toute puissance est du côté de la nature, révélée par «l’orage [qui] changea», «[l]’eau des bois [qui] se perdait», «le vent [qui], du ciel, jetait». Le narrateur n’est pas maître de la situation extérieure à lui, et ne paraît pas pouvoir contrôler sa situation intérieure, psychique ; des pensées abstraites l’occupent et semblent de plus en plus s’emparer de lui. Le fait que la fin des pensées ou visions n’est pas donnée dans le quatorzième vers est traduit par les points de suspension, qui montrent au lecteur que le narrateur ne cesse pas de réfléchir; cette pause réflexive offre au lecteur la possibilité de stimuler sa propre imagination et de deviner la suite des visions du narrateur que celui-ci n’énonce plus dans le poème.

    La dernière partie thématique identifiée dans cette analyse est attachée aux vers précédents par la conjonction de coordination «or», qui en même temps permet le jeu de mots avec le substantif «or». Les deux derniers vers semblent être le point culminant du poème au niveau de l’obscurité et de la non-transparence.

    La coordination des «coquillages» avec l’ «or», symbole de la valeur, laisse supposer qu’il s’agit de coquillages de perles. Le lien entre les deux propositions de la dernière phrase est difficile à établir. Il est d’ailleurs douteux si le verbe «boire» est à comprendre dans son sens propre. Vu que ce même verbe apparaît plusieurs fois dans le poème, il peut aussi renvoyer à un sens figuré, à une soif différente de celle dont le corps a besoin. Comme le « pêcheur d’or ou de coquillages » a devant ses yeux la fortune matérielle, le narrateur peut chercher à atteindre une autre forme de fortune, une plus abstraite.

    L’infinitif «dire» semble se référer à la voix d’une personne qui reproche au narrateur de ne pas avoir eu cette soif, ce «souci de boire» ; ce qui d’autant plus réveille les émotions de ce dernier, traduites typographiquement par l’exclamation. Le verbe «boire» est également important dans la structure du poème. Non seulement il est le premier et le dernier verbe (et mot) du poème, mais il permet aussi d’interpréter le titre, «Larme».

    En renversant les deux derniers vers, on arrive mieux à les éclairer : «Dire que je n’ai pas eu souci de boire […] tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages!» Il s’agirait avec une telle structure d’une comparaison mieux visible entre le narrateur et le pêcheur d’or. Le pêcheur cherche sa fortune dans le monde matériel. Il reste ainsi à demander où le narrateur cherche sa fortune. Si la soif qu’éprouve le «je» lyrique est une soif d’esprit, le désir d’une félicité, et s’il n’arrive pourtant pas à être heureux, il se retrouve dans un état de profonde tristesse ; une tristesse qui peut être le résultat de la solitude et de l’absence de beauté que l’on trouve à travers le poème ; une tristesse qui peut expliquer le titre du poème, «Larme».[4]

    Pour résumer, cette analyse de «Larme» divise le poème en trois parties. La première partie se compose de neuf vers, la deuxième de cinq et la dernière de deux. La plus longue partie, la première, est en même temps la plus explicite ; elle présente une description détaillée des entours du narrateur. Plus on avance dans le poème, plus l’ambiguïté est renforcée, par le contenu comme par la brièveté d’expression. Cette brièveté, traduite par les constructions asyndétiques, soutient, ensemble avec la violation des modalités énonciatives et le manque de ponctuation, l’obscurité du poème. Les deux vers finaux, formant la plus brève partie, offrent au lecteur le plus grand espace d’interprétation du poème. Finalement, l’interprétation de «Larme» ne peut offrir de réponse claire. Elle peut pourtant introduire des interrogations comme clés à une meilleure compréhension du poème.

 

 

 

 


NOTAS:

[1] Rimbaud, Arthur, « Larme », éd. Pierre Brunel, in Poésies complètes, Livre de Poche, coll. «Livre de poche», 1998, pp. 229-230.

 [2] L’évocation de l’absence des hommes n’arriverait pas à produire une même idée de sentiments (absents), dont les femmes sont plutôt représentantes par une image stéréotypée. La thèse des femmes comme représentantes de sentiments maternels ne peut ici être prouvée. Pourtant, vu que des femmes faisant allusion à des mères peuvent être trouvées dans d’autres poèmes de Rimbaud, une telle hypothèse n’est pas impossible dans « Larme ». cf. l’évocation de la « fille aux tétons énormes » dans le poème «Au Cabaret-Vert».

[3] Les mauvaises qualités de l’environnement où se trouve le narrateur forment un contraste avec les sentiments du «je» lyrique que celui éprouve dans l’auberge du «Cabaret-Vert». On ressent dans le cabaret une tonalité de bonheur et de confiance à travers les adjectifs « bienheureux » et «adorable». Ce cabaret est un endroit idyllique, ce qui renforce le contraste entre l’atmosphère du «Cabaret-Vert» et celle évoquée dans «Larme».

[4] La prise en considération d’une autre version de «Larme», qui se trouve dans «Alchimie du verbe», éclaircit l’interprétation du titre du poème. Dans cette version, Rimbaud remplace le dernier quatrain par le vers suivant : «Pleurant, je voyais de l’or – et ne pus boire. –» L’interprétation de «l’or» comme symbole du bonheur matériel ou allusion à un bonheur spirituel reste, ensemble avec la signification du verbe «boire», ambiguë. Pourtant, ce vers révèle que le fait de ne pas pouvoir boire évoque un sentiment de tristesse du narrateur, un sentiment qui provoque des larmes.

 

 

 

 

Bibliographie

 

Rimbaud, Arthur, «Larme», éd. Pierre Brunel, in Poésies complètes, Livre de Poche, coll. «Livre de poche», 1998, pp. 229-230

 

Rimbaud, Arthur, « Délires II », éd. Pierre Brunel, in Une saison en enfer, Livre de Poche, coll. «Livre de poche», 1998, p. 69